28 juin 2024

Les communautés d'énergie

 

 

Le suivi de l’évolution des législations fait partie intégrante des missions des ingénieurs de notre bureau d’étude. Dans ce cadre, Théo est en charge du sujet des communautés d’énergie. Aujourd’hui, il va nous en expliquer le principe et le cadre légal qui a été définit en Wallonie.

D’où vient le concept de « communautés d’énergie » ?

Les communautés d’énergie viennent de directives européennes. Elles ont été traduites dans la loi au niveau de la région Wallonne entre 2022 et 2024. L’objectif de la région wallonne est triple :

  • Environnemental : avec meilleure intégration du renouvelable et changement des habitudes de consommation
  • Economique : devrait être favorable sur la facture des participants, l’économie et l’emploi local
  • Social : ouvert à tous les citoyens, y compris locataires et ménages précarisé qui n’ont pas les moyens d’investir seuls

Qu’est-ce qu’une communauté d’énergie ?

A l’inverse de l’autoconsommation individuelle, ou chacun autoconsomme derrière son compteur, le principe des communautés est de pouvoir partager de l’électricité avec plusieurs compteurs électriques, via le réseau local. Les participants, utilisateurs des compteurs, peuvent être tant des citoyens, que des autorités publiques ou des entreprises. Au lieu de produire pour soi et revendre le surplus sur le réseau, on produit de l’électricité ensemble et on se la partage, suivant une clef de répartition préalablement définie. Le surplus du partage sera lui revendu sur le réseau.

Il existe trois formes de communauté d’énergie :

  1. L’autoconsommation collective au sein d’un bâtiment : c’est une communauté à l’échelle d’un bâtiment, en copropriété. Typiquement, on parle d’une installation photovoltaïque qui sera placée sur le toit d’un immeuble et de ses annexes, raccordée sur le compteur des communs et qui va pouvoir produire de l’électricité pour tous les appartements.
  2. La communauté d’énergie renouvelable : à l échelle d’un quartier, un zoning ou une commune, il y une idée d’ancrage local avec une proximité géographique. Comme son nom l’indique, cela concerne uniquement le partage d’énergie de sources renouvelables. Les membres peuvent être des citoyens, autorités locales ou PME situés au sein du périmètre, qui ne peut excéder l’échelle de la commune.
  3. La communauté d’énergie citoyenne : cette communauté d’énergie s’affranchit des limites géographiques, ainsi que de la source renouvelable. Il est possible de partager de l’électricité, au sein de l’ensemble la région Wallonne. Les participants sont étendus aux grandes entreprises, mais ils ne peuvent pas être dans le contrôle effectif de la communauté, qui est laissé aux petits acteurs.

Qu’en est-il de l’intérêt financier ?

Comme tout installation d’autoproduction, l’intérêt est double : produire à coût réduit sa propre énergie pour faire des économies sur la fourniture, ainsi qu’investir pour sécuriser une partie de son approvisionnement, qui ne sera plus dépendantes des évolutions des prix du marché, ce qu’on appelle l’autosuffisance. La complémentarité des profils de production et de consommation, en mêlant différents types de consommateurs (ménages, bureaux, commerces, etc) sera cruciale pour assurer un volume suffisant d’échange. Cependant la rentabilité du modèle est pour le moment encore limitée.

Dans le cadre de l’autoconsommation collective au sein d’un bâtiment, les frais de réseau seront diminués de 80 %, rendant le modèle a priori plutôt intéressant.

Au niveau des communautés d’énergie renouvelables et citoyennes, on paye l’intégralité des coûts de transport et de distribution.

A cela s’ajoute aussi pour chaque, les frais de gestion de la communauté, et les surtaxes des fournisseurs d’énergie.

Quel sera le rôle d’Enersol ?

Pour le moment nous, nous concentrons prioritairement sur l’autoconsommation collective au sein d’un bâtiment. Nous sommes à la recherche d’un partenaire pour effectuer facilement toutes les démarches administratives de gestion de la communauté et pour pouvoir proposer un bilan financier pour démontrer si l’opération est intéressante ou non.

Nous nous positionnons avant tout comme un installateur, qui viendra équiper les projets en fonction des besoins.

La réglementation venant d’être mise en place, nous sommes aux tout débuts des essais de premières communautés. En fonction des évolutions, des potentielles réductions de frais de réseau élargies pour encourager le modèle, celui-ci pourrait devenir plus intéressant dans le futur. On pourrait notamment imaginer des batteries et éoliennes de quartier, qui permettront de belles économies qui sont difficilement réalisables seul. Sans parler de l’aspect positif qu’ils auront sur le réseau local.